6 mois

05/07/2012 11:53

Ça y est, ça fait 6 mois que nous vivons à Perth, une demie année! C'est rien dans une vie mais ces 6 mois prennent beaucoup de "place" pour le moment... C'est assez étrange cette impression de ne pas être tout à fait chez soi car il vous manque tout le "réseau" social, familial (et professionnel pour moi) et en même temps, c'est bien là qu'on vit maintenant et on ne sait pas trop pour combien de temps, on s'était dit 3 ans, on a un visa pour 4 ans...

En même temps, ça été le mois le plus difficile pour moi, certainement parce qu'on est dans une "certaine routine" par moment, et en même temps je suis souvent seule mais comme l'est toute mère au foyer avec des enfants scolarisés. Et les problèmes financiers me pèsent : si je n'ai pas trouvé de boulot d'ici décembre, on devra déménager et s'il y a quelque chose que j'aime ici c'est la maison, et puis il y a des jours où je me dis que ce n'est rien et qu'on a toujours été bien partout. D'ailleurs, en 6 mois, il n'y a qu'une fois où je me suis rappelée notre appart et où je me suis dit "j'espère que les locataires en prennent soin". Et ça m'embête de faire vivre aux filles encore un changement. Et en même temps, cela reste un problème matériel, on sait qu'on a une solution (déménager) , on est pas à la rue ! Tout devrait finir par s'arranger, mais quand on n'a que ça à faire "penser" et bien, il y a des jours où ça déprime :-)! et pourtant je m'occupe, je m'occupe ! Le boulot a vraiment plus d'une vertu!

J'ai eu de tels moments d'abattement que Seb m'a demandé si je voulais rentrer. Et bien non, ce serait un échec pour moi. Je ne reviendrai tant que quand je n'aurai pas bossé et améliorer mon anglais! Et c'est pas le tout faudrait nous trouver un job en France! Et les filles commençent à être bien, enfin Lucie.

Finalement, elles vont faire un essai en main school (c'est à dire l'école australienne classique) après les vacances (rentrée le 23/07/12), malgré ce que les maîtresses avaient dit au rdv il y a quinze jours. En fait la semaine dernière Hélène a encore fait de belles crises pour rien et ça se terminait par "j'ai passé une mauvaise journée, je n'aime pas l'école" et à la dernière "je veux parler à quelqu'un mais en français". Du coup, j'en ai parlé à la maîtresse sachant qu'il y a une assistante sociale qui parle français et qui vient le jeudi (je l'ai déjà rencontrée par ailleurs et avait prévu de déjeuner avec elle demain). Pas de bol, jeudi dernier elle n'était pas là et on prévoit le rdv pour demain. Et en même temps, la maîtresse en fin de semaine me dit qu'elle a bien observé Hélène et qu'elle a vraiment le niveau pour aller en main school, à nous de voir. On en parle avec Hélène qui dit oui, tout de suite. À ce jour, Hélène ne veut plus aller parler à l'assistante sociale mais comme je déjeune avec elle, je vais lui en parler et elle verra Hélène 5 min après les cours ce soir. En même temps, Hélène a aussi des problèmes pour aller à la selle et ça devient préoccupant, il serait peut-être bon de voir quelqu'un pour parler de tout ça. Et puis Seb vous dirait qu'il y a toujours le cordon ombilical entre nous et que comme je ne suis pas en top forme, Hélène non plus. Ce n'est pas tout à fait faux. Quand on lui demande ce qui ne va pas à l'école, elle répond que c'est différent de la France et que les maîtresses sont trop gentilles. On tombe sur la tête, un enfant qui trouve les maîtresses TROP gentilles!! J'ai l'impression qu'elle a du mal car c'est moins strict, il y a plus de bruit, les enfants se déplacent plus dans la classe, c'est un apprentissage moins formel et cela ne lui convient pas. À la maison, elle n'est pas du genre calme mais je crois qu'à l'école elle l'est et a besoin que ça soit "strict".
Et mardi, c'est la maîtresse de Lucie qui a proposé que Lucie fasse aussi un essai en main school. On ne sait pas trop pourquoi elle a changé d'avis depuis quinze jours, mais au rdv, elle m'avait dit que cela allait être un challenge pour elle de garder Lucie "occupée" vu que le niveau de la classe allait baisser avec la moitié des élèves qui partent et sont remplacés par des nouveaux. Lucie était moins emballée et très hésitante, notamment elle est triste de perdre sa copine Sakura (qui lui apprend le japonais). Elle est rassurée de savoir qu'elle peut faire un essai et si ça ne va pas elle pourra retourner dans sa classe.

En tout cas, les vacances vont leur faire du bien, elles commençent à être fatiguées, mais je peux dire qu'ici la semaine de cinq jours c'est bien! Mais en même temps, l'école finit super tôt (14h45). Samedi avec Lucie on a été dans un magasin de loisirs (couture, tricot, scrapbooking, peinture...), on a fait le plein pour s'occuper. Et il y a pas mal de sorties à faire, on y est déjà allé mais il y a des thématiques différentes : Scitech, Western Australian Museum, les deux ont des expos sur les dinosaures. On verra suivant les envies.Elles sont déjà inscrites à un atelier au Fremantle Arts Center le 16 juillet, et Lucie a un atelier collage comme Matisse, après visite d'une expo au Musée d'art de Perth (14 chefs d'oeuvre du MOMA de New York) le 11 juillet.

Pour le prochain trimestre, elles continuent la danse, Hélène le tennis, et Lucie va commencer des cours d'arts plastiques.

Ce que je constate depuis six mois: j'ai rarement autant suivi l'actu française et je me cultive avec La marche de l'histoire (France Inter), Carnets de voyage (Europe 1)... Merci les podcasts ! Je lis aussi les nouvelles australiennes mais surtout le week-end ou des brèves sur mon I phone. Et en six mois, si je n'ai pas amélioré mon niveau d'anglais, en tout cas, qu'en j'en ai l'occassion je parle (j'évite tout de même le téléphone, ça reste compliqué) et je m'en fiche de mon accent et de mes fautes (que Seb & Lucie ne manquent pas de corriger :-)). Alors, c'est sûr qu'un job sans utiliser le téléphone ça va être compliqué ! Si d'ici octobre, après nos vacances en France, je n'ai pas trouvé de boulot en marketing, assistanat, je chercherai un boulot de vendeuse. Pour le moment, je ne reçois que des réponses négatives à mes candidatures (9 réponses sur 24 candidatures)...

L'autre constat (vu l'avez bien compris, j'ai beaucoup de temps pour cogiter ! ), c'est qu'en quittant tout on remarque plus "facilement" ce qui rend heureux. Etant "malheureuse", je me suis demandée ce qui me manquait à ce point et ce qui me manque ce sont mes amis, les dîners entre amis, les moments de partage et les moments où on rigole (allez faire de l'humour quand vous ne maîtrisez pas la langue ). Et les amis, ça ne se fait pas en 6 mois, on ne peut pas avoir la même complicité avec quelqu'un que vous connaissez depuis plusieurs années et quelqu'un que vous venez de rencontrer). Car on a finalement une vie sociale assez remplie, on voit d'autres couples presque tous les week-ends, je vois ma copine suédoise toutes les semaines, je suis allée dîner avec le Book Club... Pas de choix que de prendre mon mal en patience ! Et c'est sûrement de ce goût du partage que j'aime cuisiner (surtout quand on reçoit) et en plus quand c'est bon, ça fait plaisir aux autres ! Et pour ça que j'écris mon blog...

Au niveau météo, c'est donc l'hiver ici, on alterne des journées de pluie (mais alors des méga averses qui dure 5-10 min) et de belles journées ensoleillées (comme depuis samedi) où il fait frais le matin (3°C) et chaud l'après-midi (20°C) avec un magnifique ciel bleu. Photo à l'appui (mardi au square à 16h):

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C'est pas vraiment un hiver comme en France, c'est plus un début de printemps.

Par contre, il fait très froid dans les maisons. Elles sont mal isolées, mal chauffées. Au rez-de-chaussée, chambres des filles, bureau, il n'y a ni clim, ni chauffage. Cet été, c'était bien, il faisait frais mais alors maintenant c'est glacial et humide! On a acheté des radiateurs d'appoint pour les loulouttes. Au 1er, cuisine, salle à manger, salon, c'est la clim qui fait aussi chauffage, c'est pas terrible car ça chauffe fort en faisant pas mal de bruit et ensuite ça s'arrête et la chaleur ne se répartit pas bien. Donc je ne fais qu'allumer-éteindre, allumer-éteindre! C'est le même principe dans notre chambre au 2ème, mais dès qu'il y a de belles journées ensoleilées il y fait moins froid. Je devrais m'amuser à mesurer l'écart de température entre le rez-de-chaussée et le 2ème !

Depuis deux jours, j'ai mon "petit paradis", pendant une heure avant d'aller chercher les filles, je m'installe sur la terrase du 2ème, vue sur le parc et je bouquine.

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Seb continue le squash, le tennis, s'entraîne dans un club en centre-ville entre midi et deux et il apprécie la météo ! Au boulot, ça semble aller bien même s'il regrette ne pas être sur la partie intéressante du projet Némo (choix de la "solution informatique") pour cause de conflit d'intérêt (la boîte de consultants qui l'embauche fait aussi partie des fournisseurs qui ont répondu à l'appel d'offre pour cette "solution" (en gros un logiciel). Et je crois qu'on peut lui remettre la palme de l'adaptation avec en seconde place, Lucie Drouin !

Et au bout de six mois, je peux aussi dire que "attention danger pour des couples fragiles", car il y a aussi de belles disputes et des jours où je me dis que ça va se solder par un divorce, cette nouvelle expérience !, non pas parce que j'ai dépassé les 60 kg (ceux qui nous connaissent comprendront) mais parce qu'il faut de nouveau que chacun trouve sa bonne place, et qui dit gros changements, dit stress, dit tensions comme quand on en emménage ensemble, le mariage, l'arrivée d'un enfant... ce que nous avons déjà passé avec succés :-)

Pour finir, ce qui est très appréciable ici, c'est ce climat optimiste, la gentillesse des gens et leur positivisme. Je le dis, je le répète mais ça change le quotidien et finalement, malgrè les manques, les coup de blues, on est tout de même bien, je crois, j'espère...

Bon, je crois que j'ai passé un temps fou à écrire cette note, bien désorganisée au final ! C'est pas le tout, j'ai un boulot à chercher !